Bio

Née en 1979 à Marseille, Caroline Gauguery dessine assidûment toute son enfance avec le sentiment d'être artiste. Le crayon est son rempart face aux turbulences familiales.

À l'instar des vacances scolaires où elle scrute lumière et couleurs du paysage, les livres d'art de son père, la musique et le chant, l'embarquent dans des échappées salvatrices. Roches blanches des calanques de Cassis, massifs du Verdon et levers de soleil sur la plage de Gigaro, sont autant d'imprégnations sensorielles qui jalonnent le panorama de sa jeunesse et son processus artistique en devenir.

À 14 ans, la découverte de la couleur, dans un cours d'arts plastiques est un tel choc, qu'elle peint ensuite de nombreuses toiles d'après nature et photos. La vibration chromatique devient son langage nourricier pour exister.

Après une année aux Beaux Arts de Grenoble, Caroline Gauguery rencontre ses maîtres à l'Institut Van Der Kelen, où elle apprend les techniques de trompe l'oeil et de la peinture flamande. Affinant la précision de son geste et la profondeur de ses compositions, elle expose à New York une série de cœurs de fleurs et de nus, qu'elle peint pour révéler la beauté cachée. Georgia O'Keefe, Mark Rothko, puis plus tard, Zao Wou Ki, Fabienne Verdier résonnent avec sa propension à l'intériorité.

Sa persévérance face aux épreuves de la vie la conduit à explorer la transmutation du trauma sur grands formats abstraits. Par la matière et la vibration, elle fait émerger la lumière retrouvée dans une expression sauvage et maîtrisée, où la souffrance devient présence. Elle découvre en parallèle l'oeuvre de Bang Hai Ja et Kim En Joong.

Aujourd'hui, elle partage sa vie entre Saint-Tropez et Montreuil. La performance est le point d'orgue où elle peint dans une transe au son de sa propre voix et de musique live. Le vivant, miroir et ressource de l'humain, anime et élargit son exploration alchimique à travers le corps.

Révéler des instants d’éternité

Démarche

Peindre, pour Caroline Gauguery, c’est traverser.
Un passage de l’obscurité vers la lumière, où chaque geste cherche à transformer la douleur en force de vie.

Son travail naît de l’intime : une écoute du corps, des émotions, du souffle. La matière devient alors un espace d’alchimie. Elle y dépose les traces du vécu, les éclats de mémoire, les mouvements du vivant.

Ses grands formats témoignent de cette énergie à la fois brute et vibrante. L’acrylique et l’huile s’y répondent, les empâtements rencontrent les transparences, et la couleur devient langage.
Dans cet équilibre fragile entre maîtrise et abandon, la peinture agit comme une métamorphose.

Chaque œuvre explore la résonance entre visible et invisible. Elle invite à ressentir avant de comprendre, à s’arrêter, à respirer.
C’est un voyage intérieur, une expérience physique et spirituelle où la lumière finit toujours par émerger.